« J’ai perdu ma Terre, j’ai perdu les voix du puits »
Je laisse tomber les feuilles mortes, caduques, tel un arbre à l automne,
J’ai perdu ma Terre, où est ma Maison ?
Je suis tombée à terre et j’ai tenté de me relever encore et encore… J’ai trop écouté les injonctions, les voix autoritaires.
J’ai perdu ma Terre, j’ai perdu les voix du puits.
Pourrais je encore boire à votre Source et vous entendre à nouveau me guider ?
J’ai soif…je suis asséchée…
Je laisse tomber les feuilles avec toutes mes vieilles illusions, je m abandonne à ma Terre,
Je laisse mourir tout ce qui cache mon horizon.
Je m abandonne au pouvoir ancestral, organique de la tourbe,
Mon corps, mon cœur, mon âme, mon Graal…je rentre à la Maison.
Pas à pas, je quitte la Malterre* et je rentre à la Maison,
Alors, au fond de mon jardin, j entends à nouveau les voix des Sources…
Gardienne de la Terre, j’ai été, je suis et je serai !
Marie Arwen
Le 6 octobre 2021
* La Malterre est un concept issu des légendes de la quête du Graal. (Poème « l’Elucidation », manuscrit médiéval de Chrétien de Troyes Perceval ou le Conte du Graal).
On pourrait dire que ce terme représente notre coupure de nous même et de la Nature et par conséquence directe notre système actuel dévastateur, patriarcal, aride et déconnecté de la Terre. C’est aussi « les voiles », les mécanismes de l’égo qui nous empêchent de voir le monde tel qu’il est. Le brouillard de l’illusion collective. Nos blessures profondes, nos ombres, les injonctions de réussite, de paraître…tout ce qui nous éloigne de notre élan naturel et de notre nature profonde sur un plan individuel comme collectif…
Je l’utilise ici dans une vision des étapes symboliques de la « quête du Graal » ou « quête du héro » au féminin…
